Début décembre. La voisine d’à côté débarque chez moi avec un «cadeau»: un gros oignon à demi enterré dans un pot. - Qu’est-ce que c’est? - C’est une amaryllis. Arrose-le, tu verras.

D’ordinaire, j’aime bien quand la voisine d’à côté m’apporte des cadeaux. En général, c’est tout vert, plein de feuilles et garni de belles fleurs. Mais là, j’ai cette chose énorme et brune qui dépasse d’un pot qui, de toute évidence, est trop petit pour soutenir ce bulbe monstrueux. J’ai un doute.
J’arrose mon amaryllis depuis trois semaines et il ne se passe rien. C’est d’un ennui. Je me confesse à la voisine. Elle me fait un de ses petits sourires en coin, avec son air malicieux.
C’est Noël et enfin, il y a du vert qui se pointe le bout du nez au centre de mon gros oignon. Bon, c’est vivant. C’est déjà ça.
Une semaine plus tard, la tige atteint 20 cm de haut. Quand ça se réveille, une amaryllis, ça pousse! Puis, je devine clairement qu’au bout de la longue tige, il y a un bouton de fleurs. Ça éclate, ça commence à ouvrir. Il semble y avoir trois fleurs.
Fin janvier, j’accours chez la voisine.
– Le gros oignon… Les fleurs… Wow!
Et je lui pose mille et une questions sur les besoins de culture de mon amaryllis adorée. Qu’est-ce qu’on fait après la floraison? Comment le faire refleurir? C’est tellement ma plante préférée au monde! Au plus creux de l’hiver, avoir de si grosses fleurs, comme ça, simplement en arrosant de temps en temps.
Finalement, la voisine d’à côté; elle sait très bien ce qu’elle fait.