De plus en plus présentes dans les jardins, les graminées décoratives sont faciles à entretenir et à utiliser. Elles ont aussi de nombreuses qualités qui plaisent aux jardiniers écologiques.

Plantes emblématiques des steppes d’Asie centrale ou des prairies d’Amérique du Nord, à l’état naturel les graminées jouent des rôles écologiques de premier plan. Au jardin, en plantant des graminées décoratives (on ne parle pas ici des graminées à gazon) on peut profiter de leurs bienfaits.
Pour les milieux secs… mais aussi humides
La vaste majorité des graminées ornementales s’accommodent très bien d’un sol pauvre et sec. Ce sont donc des plantes idéales pour les jardiniers qui n’aiment pas arroser.
Par contre, certaines graminées comme les calamagrostis, les laîches, les herbes d’Hakone, les imperatas et les rubans de bergère demandent un sol riche et plutôt humide. Certaines, comme les scirpes sont carrément des plantes aquatiques. Elles sont donc utiles là où le sol ne sèche pas facilement.
En respectant les besoins des espèces, on peut donc cultiver les graminées sans se préoccuper des arrosages. Il en va de même de la fertilisation, si on prend soin de laisser les tiges gelées sur le sol.
Des dimensions et couleurs variées
Côté textures, avec leurs feuilles en lanières, les graminées sont assez semblables. Généralement, seule la largeur de ce ruban de feuille est différente.
Par contre, leurs dimensions varient beaucoup. Les graminées décoratives les plus hautes sont les roseaux du Japon (Miscanthus) et les plus basses sont les laîches (Carex).
Généralement vertes ou bleues, certaines graminées ont des feuilles rouges, jaunes, panachées de jaunes, panachées de blanc ou multicolores. Grâce à tous ces atouts, elles pourront à la fois fournir leurs qualités écologiques, tout en apportant de la vie et de la créativité à l’aménagement paysager. En plus de toutes ces belles qualités décoratives, la vaste majorité produit des épis qui attirent la faune.
Une source de nourriture et de protection
Une grande variété d’oiseaux se nourrit des graines de barbon, de calamagrostis, des laîches, des deschampsies, des élymes, des glycéries, des herbes bleues, des panics, des roseaux de Chine et des pennisetums.
En été et à l’automne, les insectes auxiliaires se réfugient dans les tiges sèches et creuses. Un grand nombre y trouve un abri pour l’hiver. Les graminées sont donc très utiles dans la lutte biologique contre les insectes ravageurs.
Une action bénéfique sur le sol
À cause de leur type d’enracinement, les graminées stabilisent le sol où elles sont plantées. Elles sont donc intéressantes à utiliser sur les talus, dans les bandes riveraines (pour les espèces), les toits végétalisés et tous les endroits, notamment ceux qui sont secs, où il est difficile de trouver des plantes qui s’adaptent.
De plus, en les alliant, comme dans leur milieu naturel, à des composées (qui attire les insectes auxiliaires) et des légumineuses (qui fournissent de l’azote au sol), on crée un écosystème autogéré.
Un paillis économique
Les plus grandes graminées, notamment les roseaux de Chine et les panics peuvent être laissés en place à l’automne et récolter au printemps. Coupées en petits morceaux, les tiges servent à faire un paillis économique et efficace… dans un circuit court.
Un inconvénient à prendre en compte
Pour les personnes allergiques, les graminées sont les premiers ennemis. Elles sont à la source du fameux rhume des foins ou rhinite saisonnière. De mai à octobre, le pollen des graminées vient embêter la vie de milliers de personnes.
Une des solutions est de sélectionner des graminées décoratives qui produisent peu de fleurs. L’autre est de supprimer les épis dès qu’elles apparaissent. Bien sûr on se prive alors du magnifique spectacle des épis dans le vent, mais au moins on profite de leur beau feuillage.