…est aussi le jour et j’ai appris comment garder un cactus en vie. Parce qu’ils vivent en milieu naturel dans des conditions d’aridité extrême, on a l’impression qu’ils sont capables d’en prendre… Eh bien, c’est vrai.

C’est l’hiver. C’est dimanche. C’est tranquille. On tend le cou et on remarque que les plantes ont l’air fanées. Vite, on remplit l’arrosoir et on fait la grande tournée. Tout le monde boit la tasse… jusqu’à la prochaine fois, même les cactus. Erreur.
Passons tout de go à la conclusion: la meilleure façon de balancer un cactus dans le trépas, c’est d’en prendre soin. Bien des experts clameront l’odieux de la technique qui suit, mais elle est éprouvée. Après maintes tentatives qui remontent à mes débuts de «plantophile», ce sont aujourd’hui des dizaines de cactus qui font le va-et-vient entre la maison et le jardin, depuis une quinzaine d’années.
Commençons en mode automne. Nous sommes à la fin octobre. L’annonce du premier signe de gel est le moment ultime pour entrer la plupart des plantes tropicales et exotiques qui passeront l’hiver dans la maison. Mais pas les cactus. Ceux-ci peuvent rester à l’extérieur un peu plus longtemps, même quand il fait -5°C. J’ai aussi testé -10°C, pour voir. Ne pas aller là.
Les cactus sont alors entrés dans la maison et placés sur le rebord d’une fenêtre qui reçoit peu de lumière directe, dans une pièce relativement fraîche, autour de 16°C. Et c’est tout. Bonjour, bonsoir. Prochaine question.
N’y pensez même pas. On pense que ça va leur faire du bien. Le terreau semble si sec. Je suis passée par là et la conclusion est claire : l’arrosage d’hiver tue.
Après avoir résisté à la tentation l’hiver durant, la fin mai annonce une nouvelle phase dans la vie des cactus. C’est le rempotage, pour ceux qui en ont besoin, puis la première sortie à l’extérieur dans un endroit très ombragé. Ils y resteront environ une semaine, phase obligatoire d’acclimatation au grand air. Et c’est là que j’arrose mes cactus, pour la première et dernière fois de l’année.
Après cette semaine à l’ombre, les épineux peuvent s’éparpiller partout au jardin. Certains dans des boîtes à fleurs au gros soleil, d’autres en décoration sur la table du patio et quelques-uns déposés au sol dans un recoin peu lumineux. En général, la pluie comble parfaitement les besoins des cactus. Mais parfois, si la canicule persiste, j’ose. J’arrose mes cactus pour la seconde fois de l’année.
Bien sûr, ce serait un peu réducteur d’affirmer que les 3 500 espèces de cactus de ce monde répondent toutes aussi bien à ce traitement. Disons que les variétés facilement disponibles, comme les mammillaires (Mammillaria sp.) (petites boules tout le temps en fleurs), les têtes de vieillard (Cephalocereus senilis) (grands-papas cactus) et les cactus cierges (Cereus repandus) (allongés) s’en accommodent parfaitement.
N’est pas un cactus qui veut!
Dans ce vaste groupe des plantes joufflues avec des épines, il existe un petit faussaire : l’euphorbe. La plus connue est l’euphorbe candélabre (Euphorbia trigona) qui ressemble à un cactus allongé à trois côtés. On reconnaît les euphorbes par leurs épines qui sont toujours par deux et la présence de petites feuilles au sommet. En vérité, l’euphorbe est un plus proche cousin du poinsettia de Noël que du cactus. Et pourquoi est-ce si important de départir les euphorbes des cactus? Simplement parce que contrairement aux cactus, il est bon d’arroser les euphorbes régulièrement, comme les autres plantes vertes de la maison… quand on y pense.